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Journée 2/3 de « Collège au cinéma » 2022 : Le tombeau des lucioles

par G. Levasseur, L. J. Macé

Journée 2/3 de « Collège au cinéma » 2022 : sortie effectuée

"Le tombeau des lucioles" (esthétique Manga) d’une histoire de l’après guerre mondiale ... pour toute personne souhaitant vivre une émotion collective forte dans une salle de ciné.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale au Japon, Seita, un garçon de quatorze ans, dont le fantôme raconte la triste histoire de vagabond retrouvé mort de faim dans une gare (« La nuit du 28 septembre 1945, je suis mort »), et sa petite sœur de quatre ans, Setsuko, se retrouvent orphelins après la mort de leur mère et l’incendie de leur maison lors d’un bombardement. On n’a plus de nouvelles du père, seulement sa photographie en fringuant officier de marine : sans doute est-il mort disparu... Après avoir vu jeter et brûler dans une fosse commune le corps sanglant et momifié par des bandages de sa mère, puis avoir subi, avec sa sœur dont il est devenu le père de substitution, l’égoïsme d’une tante nationaliste, Seita tente de survivre dans un abri aménagé, avec un peu d’argent, puis en chapardant. Atteinte par la malnutrition, Setsuko s’affaiblit de plus en plus. Le garçon solde le compte bancaire de leur mère.
Le Japon a perdu la guerre. Setsuko s’est éteinte. Seita achète le nécessaire et incinère sa sœur. Cendres et flammèches se mêlent aux lucioles du souvenir, aux réapparitions des êtres aimés et au goût amer du martyre des enfants. (Source : Allons z’enfants au cinéma !, Les enfants de cinéma, 2001)
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D’une certaine manière, on pourrait parler ici de “naturalisme”, tant la restitution historique touche à la réalité dans ces aspects les plus concrets. Mais la représentation s’attache aussi à saisir des atmosphères, à travers les infinies modulations de la lumière, renforçant l’inscription du récit dans un passé vécu “au jour le jour”. Par cette inclination esthétique, le film prend en charge sa propre subjectivité, en faisant appel aux ressources émotionnelles de la mémoire.

Une sorte de “grammaires des larmes” se déploie dans le film pour épouser toutes les nuances : chez Setsuko, larmes de peur (pendant les bombardements), de douleur (geignements nocturnes prétextes à remontrances de la part de la tante) de caprice, d’incertitude (concernant le sort de la mère), de fatigue ou d’humeur (qui trouve alors remède avec un bonbon), de révolte (contre la vente par la tante des kimono de leur mère), de supplication (quand Seita, pris en flagrant délit de vol et emmené au poste, la laisse seule derrière lui) sont autant de nuances distinctes et caractérisées ; quant à Seita, ses sanglots lorsqu’il comprend que sa sœur a appris la mort de leur mère, ou à la sortie du poste de police, sont ceux de l’abandon subit à un désespoir révélé brutalement : silencieux, abondants et incontrôlables, à grosses larmes inextinguibles. Sa détresse est totale.

Le film est une adaptation de la nouvelle « La Tombe des lucioles » d’Akiyuki Nosaka.