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Journée 3/3 de « Collège au cinéma » 2022 : Les bêtes du sud sauvage

par G. Levasseur, L. J. Macé

Journée 3/3 de « Collège au cinéma » 2022 : sortie effectuée

"Les bêtes du sud sauvage" (un petit chef d’oeuvre en anglais).
L’histoire se passe dans le Bayou en Louisiane et aborde aussi des problèmes d’environnement.

Hushpuppy, une jeune fille de six ans, vit dans le bayou de Louisiane avec son père au milieu de la mangrove, dans une cabane délabrée et miséreuse avec d’autres abandonnés de la société américaine. Un jour, une violente tempête provoque la montée des eaux, mettant en péril leurs vies déjà fort précaires. Les changements climatiques ont libéré des aurochs — auparavant prisonniers des glaces polaires — qui migrent jusqu’en Louisiane. Le père de Hushpuppy, alcoolique, violent et déboussolé, voit sa santé décliner, mais refuse, avec ses semblables, l’aide humanitaire. L’enfant, à la recherche de sa mère disparue, croit en voir les signes dans le clignotement d’un phare au large de la côte. Elle mène, grâce à une force de caractère instillée par l’éducation à la dure de son père, un combat quotidien de survie et de débrouillardise, mais cherche aussi des réponses affectives auprès de personnes rencontrées au gré de son errance.

C’est une maison en tôle qui part en fumée, c’est un marais qu’une tempête noie sous les eaux, c’est une ville que l’explosion d’une digue livre aux inondations (La Nouvelle-Orléans, bien qu’elle ne soit jamais citée), c’est la mort de parents qui signe, trop tôt, la fin de l’enfance, mais c’est, au fond, toujours la même question : le crépuscule approche, que nous reste-t-il  ? Et, surtout, sur quelles bases tout reconstruire  ?

On reconnaît là la manière de Terrence Malick (lyrisme, voix off, Nature & Découvertes) sous laquelle il s’agirait cependant de ne pas ensevelir trop vite le jeune cinéaste, qu’autant de choses séparent du maître qu’elles ne l’en rapprochent. Moins élégiaque et mélancolique que son aîné (moins virtuose aussi, bien sûr, mais comment le lui reprocher  ?), Zeitlin est en revanche plus turbulent et bricoleur.

Plier le monde à ses désirs, l’image à son imaginaire : c’est peut-être cela la meilleure chose qui reste au cinéma devant le spectacle d’un monde agonisant. Ne pas céder à la melancholia (c’est trop tard), ignorer les flammes, les ouragans, les hélicoptères, les troupeaux d’aurochs vengeurs, et se tenir debout, coûte que coûte : avec un tel programme, Hushpuppy ne restera pas longtemps seule.

Quand l’enfant déclenche la tempête.